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samedi 22 août 2009

Comment améliorer le Conseil Parisien de la Jeunesse

À la rentrée s'ouvrira un nouveau Conseil Parisien de la Jeunesse renforcé. Enfin c'est ce qui se dit, parce que je suis assez dubitatif sur Bruno Julliard. Et pour le moment, c'est plutôt la croix et la bannière pour que Bertrand Delanoé ait envie de venir nous voir. Je suis rentré au CPJ début 2007 et je ne l'ai toujours pas vu venir nous voir en plénière. Je suppose qu'il voit pourtant le CODEV ou le Conseil scientifique un peu plus régulièrement. Mais voilà, les jeunes n'ont pas la même importance dans son emploi du temps. Les moyens pour la jeunesse ont fondu au niveau municipal de moitié "à cause de la crise", paraît-il. Personne n'en a parlé, parce que c'est toujours un sujet secondaire. Pourtant des solutions pour améliorer le rapport des jeunes au politique existe. Il faut aussi dire que c'est difficile de fédérer la jeunesse avec une instance de 80 membres. Voici les propositions que j'avais formulées l'hiver dernier pour alimenter le débat.


Au séminaire annuel organisé à Dourdan, nous discutons chaque année des améliorations à apporter au CPJ (conseil parisien de la jeunesse) et aux CJA (conseils de la jeunesse d'arrondissement). Une réforme a été entérinée en 2007 et, à la suite des élections, de nouveaux ateliers ont travaillé sur les points à améliorer. Ce document est basé sur des propositions (en gras) ayant fait consensus à Dourdan à propos de la relation avec les élus auxquelles j'en rajoute d'autres. Certaines sont applicables à court-terme, d'autres demandent un peu plus de temps pour pouvoir voir le jour.
Assurer l'empowerment des membres du CPJ


Au niveau parisien, il paraît nécessaire de mieux connaître l’administration et son fonctionnement. Un sondage sur les connaissances des actions de la Ville auprès des jeunes, et même ceux du CPJ, serait éclairant sur le problème de la compétence à se saisir de problèmes politiques. L'une des missions du CPJ (et peut-être aussi des CJA) devrait être de permettre à leurs membres d'acquérir des connaissances au moins sur le fonctionnement de la Ville, sur ce qu'elle offre, les différents choix stratégiques possibles, ainsi évidemment qu'une aptitude acquise sur le tas au débat. Si ces deux compétences sont nécessaires pour le « métier de citoyen », elles restent peu présentes (et inégalement distribuées) tant dans le CPJ que dans le reste de la population.
Il faudrait être consulté au niveau des arrondissements de la même manière que les conseils de quartier, notamment sur ce qui nous concerne :
- Urbanisme
- Les transports (ça a pu se faire dans certains arrondissements pour le tramway)
- Les évènements (sur les évènements récurrents nous donner des « cases » par exemple dans les festivals,…)
- Sur les équipements sportifs
- Sur les cantines
Concrètement, si les élus ne penseront pas forcément à nous, nos animateurs devraient connaître les projets en cours dans lesquels on pourrait intervenir, notamment sur ce qui nous concerne. Pour ça, il faudrait que nos animateurs puissent systématiquement assister aux réunions des collaborateurs du Maire (le cabinet). Cela peut se faire dans certains arrondissements. Ainsi, ils pourront faire le lien entre la Mairie et nous (lien qui existe rarement dans la plupart des arrondissements)
Pourtant, de nombreuses directions proposent des actions dont il est facile de comprendre qu'elles recoupent les préoccupations des membres du CPJ. S'ils avaient une idée précise de ce qui est fait, les jeunes pourraient identifier ce qu'ils jugent être des carences, ou améliorer les dispositifs, ou encore relayer de bonnes pratiques (comme pour le projet de jeunes-relais).
Pris au sérieux, le Conseil Parisien de la Jeunesse fonctionnerait alors comme un panel. Il aurait la possibilité s'il le souhaite de formuler des revendications politiques dans un cadre non-partisan. Parmi les directions concernées en tout premier lieu (ce qui n'exclut pas la collaboration avec d'autres) :
- Direction Jeunesse et Sport : 5 bureaux pour la sous-direction jeunesse, 5 activités dont le CPJ ne connaît presque rien (et n'est guère renseigné par le rapport d'activités annuel disponible sur Internet).
- Direction des affaires scolaires : beaucoup de membres du Conseil de la Jeunesse sont lycéens ou collégiens, pourquoi ne pas les impliquer ? Notamment il faut penser un rapprochement progressif avec les Conseils de la Vie lycéenne de chaque lycée ; on pourrait commencer par des rencontres inter-CVL au niveau de chaque arrondissement avec le CPJ.
- Direction pour la santé : très intéressant pour le projet du CPJ en rapport avec le planning familial et sur les questions de prévention santé avec l'amélioration de l'efficacité des campagnes de communication à la fois des affiches de la DASES et celles parfois naïves des membres du CPJ et des CJA.


Sans attendre la concertation issue de ce comité de pilotage, on peut d'ores et déjà organiser une possibilité de consultation pour tous les projets mis en œuvre en direction des jeunes par les directions en commençant par la DJS, la DASCO et la DASES dès cette année. Si les jeunes doivent être informés, ils se saisissent de ce qu'ils souhaitent : on ne peut obliger qui que ce soit à réfléchir sur un problème qui ne l'intéresse pas au risque d'avoir une réflexion inintéressante (si on réussit à pousser à terme la consultation) ou à faire perdre toute motivation aux jeunes pour venir au CPJ.


L'ordre du jour aura donc à mon avis quelques difficultés à être imposé par l'exécutif parisien. En sens inverse, les CJA et le CPJ auront du mal à faire à se faire entendre de l'exécutif de manière autonome. La responsabilité de la compétence des jeunes uniquement ? Les effets de position des personnes qui gravitent autour de ces instances ont un impact quotidien. Les membres du CPJ et des CJA sont aidés par les animateurs très dévoués malgré le fait que leurs emplois ne sont pas forcément les débouchés qu'ils attendaient : ils sont très diplômés et certains dans des domaines qui n'ont pas de point commun avec la jeunesse. La suite donnée aux emplois-jeunes par la Ville est loin de combler ces animateurs (mi-temps, etc.). Malgré tout, c'est bien grâce à eux que la voix des jeunes se fait un peu entendre. Ils sont aidés (mais pas toujours) par les élus à la jeunesse. Tant que ces derniers resteront des élus « mineurs » aux yeux du reste de l'exécutif, le problème des moyens et de l'écoute accordés aux jeunes avancera lentement.


La communication
Pour préparer cette réflexion, une rapide recherche a eu lieu pour trouver des documents ou des actions à propos des jeunes sur lesquels le CPJ n'a jamais été ni consulté, ni simplement informé :


17 000 agendas d'éducation à la santé pour les CM2
" La cigarette c'est trop bête, le sport c'est trop fort ", et d'autres messages, de prévention du tabagisme et plus largement d'éducation à la santé, ponctuent les pages des 17 000 agendas scolaires offerts à tous les élèves de CM2 des écoles publiques parisiennes, à chaque rentrée depuis 2003. Blagues, dessins et poèmes alertent les écoliers sur les pièges à éviter, à l'heure où 3 franciliens sur 10 ont déjà fumé des cigarettes à l'âge de 13 ans. Le comité de Paris de la Ligue contre le cancer a initié cette opération, soutenue par la Ville de Paris, l'académie et la caisse Primaire d'assurance maladie.


Le Service de l’écologie urbaine a vocation à rendre la ville exemplaire en matière de développement durable. Un programme d’actions éducatives, diversifiées et complémentaires, relatives à l’écologie urbaine a été mis en place de façon à stimuler des évolutions de comportement.


LA COMMUNICATION ET LA SENSIBILISATION DU PLAN CLIMAT
8.1.1 - Vers le jeune public
À partir de la rentrée scolaire 2007-2008, plus de 20 000 scolaires du primaire seront sensibilisés à des gestes simples et quotidiens pour que chacun participe à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Ce considérable travail en profondeur sera mené grâce au réseau d’équipements d’éducation à l’environnement de la Ville.
Un concours sera organisé dès la rentrée 2007-2008, pour les écoles primaires, pour rêver Paris en 2050. Les œuvres feront l’objet d’une exposition à l’Hôtel de Ville. Les années suivantes cela sera étendu aux thématiques du développement durable dans le cadre de l’Agenda 21. Pour les collégiens, un programme pédagogique d’économies d’énergie par des gestes simples, comprenant des conférences-débats mais aussi des visites concrètes (bâtiments avec affichage des consommations énergétiques de la campagne européenne Display, centres de tri, constructions ou zones d'aménagement exemplaires...) sera développé par les services de la Ville et les Espaces Info-Energie.


Pire encore, dans le protocole d'accord avec la ville de Malakoff datant de plus de 4 ans, les jeunes du CJA14 ont appris cette année qu'ils avaient été censés entamer une collaboration avec le CJ de Malakoff. Aucune collaboration n'a suivi. D'autres protocoles avec d'autres villes existent (Vanves,...) avec des dispositions similaires.
Le CPJ n'aura jamais la capacité de faire des rapports d'experts mais dans ces exemples, le CPJ aurait pu donner son avis sur sa sensibilité aux campagnes de communications choisies, sur les actions de sensibilisation à mettre en oeuvre, ou encore sur la pertinence de la tranche d'âge. Il faut donc préparer une liste complète recensant les communications organisées à destination des jeunes par la Mairie de Paris parmi l'ensemble des directions. Il semble d'ailleurs significatif que la liste sur cette dimension sectorielle n'existe actuellement pas.
Pourquoi ne pas être consulté systématiquement en amont sur les grands projets (Paris Plage, Plan Climat, PLU par exemple) et les enquêtes publiques (tramway,…) ?
Pourquoi ne pas commencer aussi par nous consulter sur les délibérations appuyées par l’adjoint à la jeunesse ? Pour cela, il faudrait disposer d'une présentation de la politique de la Ville en direction des jeunes ce qui n'est pas le cas. Un bilan écrit de toutes les délibérations (notamment les subventions concernant les associations) peut paraître utile pour engager des partenariats, tout comme un compte-rendu de mandat annuel « spécial jeunes » avec les adjoints au maire dont les occupations rejoignent totalement celles du CPJ (jeunesse, vie étudiante, vie scolaire, protection de l'enfance) et pourquoi pas avec le Maire de Paris (pour les autres domaines). Connaissance ne veut pas dire accord : si le CPJ est un panel, il n'est pas un relais de communication de la politique municipale. Ces compte-rendus pourraient être doublement contradictoires. Ces communications devraient faire place ensuite à un débat avec les membres du CPJ. Un travail en amont pourraient permettre aux jeunes de donner des avis éclairés et éclairants (par exemple une question sur l'évolution du budget de la sous-direction jeunesse depuis 2001 serait trop abstraite actuellement pour beaucoup de membres si elle était posée au CPJ). Par ailleurs, la présence tant de l'opposition que des groupes de la majorité serait peut-être utile pour remettre en perspective les actions de la municipalité en direction des jeunes. Si l'on présentait plusieurs options possibles ou plusieurs projets (pas nécessairement alternatifs d'ailleurs), les jeunes élargiraient leur horizon d'attente.
La relation des groupes politiques vis-à-vis du CPJ (comme des autres instances participatives) est à étudier, puisqu'à Dourdan a été évoqué la possibilité d’assister (avec un statut d'observateur) à la commission du Conseil de Paris traitant de la jeunesse. Cette option a pourtant été jugé impossible à réaliser, alors qu'elle aurait un intérêt « pédagogique » évident pour les nombreux jeunes qui ne connaissent rien au fonctionnement du Conseil de Paris, d'autant que la qualité des débats y est parfois supérieure à celle du Conseil de Paris. Concernant la qualité des débats, il paraît important de noter que ces débats avec l'ensemble des élus ne doivent ni effrayer les plus jeunes (sérénité, rigueur sont nécessaires... dans l'idéal), ni les ennuyer. A ce titre, il faut faire le bilan des deux rencontres organisées dans 2 arrondissements entre les têtes de listes aux municipales et les jeunes des CJA. D'autres rencontres ailleurs ont été tentées, mais se sont heurtées au refus du maire sortant.
Pour la charte de fonctionnement


Le Conseil Parisien de la Jeunesse doit être traité comme les autres instances de démocratie participative, notamment améliorer la capacité à porter notre voix. Nous devrions pouvoir donner des avis (sous forme de vœux) qui seraient inscrits automatiquement à l’ordre du jour du prochain Conseil d’arrondissement pour pouvoir être votés.
Autre problème dû au manque d’information : les CJA et le CPJ devraient être informés de ce que font les autres instances (conseils de quartier pour les CJA, Conseil de la Vie étudiante pour le CPJ,…). Par exemple, à propos des bourses et des dispositifs d'aide à l'emploi, le CODEV a commencé une réflexion concernant le rapprochement des jeunes avec le monde du travail (un annuaire de stage au niveau de la ville pour les collégiens au lieu que ça soit le capital social qui détermine le choix du stage). L'émiettement n'a pas de sens : pourquoi ne pas en discuter au CPJ ?
Il faudrait organiser des réunions communes (sous la forme de plénière commune ? De groupes de travail mixtes ?) avec ces instances, notamment sur des sujets d'intérêt commun comme l'éducation à la citoyenneté européenne, le service civil (obligatoire ?) ou encore le bénévolat sur lesquels la Ville peut aussi avoir un impact. Sur ces sujets comme sur d'autres, l'implication des citoyens doit commencer par les instances de la démocratie participative parisienne.


Ces propositions ont ensuite été reprises par le groupe de jeunes dans lequel j'étais. Heureusement, Bruno Julliard a décidé d'un certain nombre d'évolutions positives. Certains sujets bloquent toujours, qui ne sont pas forcément de son ressort. La séparation entre le Conseil de la Vie Étudiante et le Conseil de la Jeunesse est tout à fait artificielle. Pour le moment, Bertrand Delanoé et son équipe n'ont pas de grands évènements politiques à proposer aux jeunes en dehors de l'entertainement.

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