Ce blog sera un blog de recherche, consacré à mes lectures et des récits d'expérience. Je finis une recherche sur l'initiation aux pratiques culturelles chez les collégiens à l'EHESS. Je suis par ailleurs investi dans l'associatif, notamment sur les questions de démocratie participative à la Ligue des Droits de l'Homme et sur des questions d'inégalités de santé à Uraca (et surtout l'Atelier Santé Ville Paris 18e). Ces domaines peuvent sembler sans lien et certaines frontières parfois difficiles à franchir. L'intérêt de ce blog sera de démontrer le contraire.
Quand je me suis intéressé à la sociologie, j'ai bien vu que les frontières, même artificielles, avec l'histoire ou la psychologie ne sont pas toujours pertinentes. Les ouvrages classiques de Norbert Elias (à mi-chemin entre toutes ces disciplines) nous le rappelent. Sa carrière aussi, car elle n'a pas été pas aussi brillante qu'elle aurait pu l'être justement à cause de ça. Pourtant les sciences sociales traitent souvent de sujets similaires. Ici je parlerai de sociologie de la santé, histoire de l'alimentation, sociologie et histoire des loisirs.
Quand je me suis intéressé au devenir des rapports en sociologie que commandent certains ministères ou organismes, je me suis dit qu'il faudrait étudier comment les chercheurs réussissent (plus ou moins) à populariser leurs résultats. Pourtant, quand on voit les rapports qui se succèdent, certaines nouvelles voies devraient être trouvées.
Quand je regarde un documentaire, je me demande si les documentaristes ont lu des sociologues avant (ce qui n'est pas une nécessité pourtant). J'en doute. Mais je doute aussi que les sociologues pratiquent ou s'intéressent au documentaire. Pourtant, les deux activités veulent rendre compte des mondes sociaux(par exemple les documentaires de Frederick Wiseman ou de Raymond Depardon).
Quand je lis un rapport, je suis toujours étonné de la faible curiosité (qui peut aller jusqu'à une curiosité sélective) sur la situation des autres pays. Quand le rapporteur a eu du temps, le lecteur a droit à un panorama de nos voisins les plus proches (Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne) mais guère plus. Le Québec ? Les pays scandinaves ? Les pays d'Amérique Latine ? L'Afrique ? L'Inde ? Inexistants !
Difficile de s'intéresser à tout. Le temps manque, etc. Internet est idéal pour favoriser l'activité des passeurs. Tel est le but de ce blog, faire circuler les savoirs quelle que soit leur nature, au delà des frontières disciplinaires, géographiques, professionnelles ! Le documentaire vulgarise la connaissance du monde social qu'un ouvrage de sociologie en terme de diffusion. Il peut dénoncer l'intolérable et avoir un impact politique. Les décideurs se nourrissent des constats faits par les chercheurs et apparaissent dans des documentaire. Les chercheurs en plus de leur activité académique participent à des commissions, publient des rapports ou des tribunes. Parfois ils conseillent des documentaristes. Bref ces petits mondes semblent interconnectés.
Les contributions des chercheurs en sciences sociales en France semblent limitées dans l'espace public. Pourtant, l'enquête sociale à la John Dewey, qui a forgé la sociologie de l'université de Chicago jouant un rôle dans le réformisme, n'a pas d'équivalent en France. Recherche, popularisation et transformation sociale me semble un triptyque indissociable. Certains pays favorisent le rapprochement entre la recherche et ses citoyens, notamment par l'expérimentation et cela m'attire.
Pourquoi chacun devrait rester dans son monde et les frontières demeurer infranchissables ? Je me suis aperçu que je lisais parfois des livres intéressants. Je me suis même rendu compte que certains n'étaient même pas traduits en français. Ces livres intéressants le sont parce que d'autres dans mon entourage ne les ont pas lus et pourtant sont intéressés par leur contenu. J'en déduis donc que ces mêmes livres intéresseront d'autres personnes alors que je ne les connais pas. A vous de me le dire.
Enfin, je crois savoir qu'il est impossible d'alimenter chaque jour un blog. Les quelques blogs que je suis (Eolas, Lhivic, Quatremer) m'en ont convaincu. De plus, comme je conçois ce blog en partie comme un lieu de vulgarisation et d'alerte sur ce que je peux lire, cette envie invariable est liée à des choses qui varient... La qualité de ce que je peux lire (je ne lis pas toujours des choses qui m'inspirent) et la fréquence à laquelle je lis (et je ne lis pas toujours deux livres par semaine, loin de là). En plus, j'ai un mémoire de diplôme à terminer pour septembre.
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