Je suis parti courant juillet pour une conférence sur la santé des jeunes en Europe. Cela se passait à Bruxelles et j'ai publié en rentrant sur le blog de la conférence deux petits articles "critiques", comme à mon habitude. Je les "rapatrie" ici. À Bruxelles, l'ambiance est différente de celle de Paris. Quand on souhaite apporter des améliorations (et qu'on se fait applaudir par un bon tiers de la salle), la réaction est plus attentive. J'attendrai la prochaine conférence pour vous dire si ça a été suivi d'effet(s).
Il faut faire le pari que ce débat de qualité puisse se répéter pour approfondir les sujets. Pour cela, je propose quelques pistes.
La première chose, c'est que ce type de débats puisse avoir lieu dans tous nos pays et qu'on s'intéresse à l'avis des jeunes les moins mobilisés.
Chaque pays devrait donc décentraliser ces débats et tenter l'expérience de ce type de conférence avec tous les élèves d'un lycée par exemple. Pour ne pas perdre l'intérêt de la discussion des différentes situations nationales, cette expérience pourrait être menée avec les établissements qui sont jumelés à travers l'Europe.
Chaque atelier durait une heure et demi. Comme les présentations étaient très intéressantes et très denses, il est certainement possible d'augmenter la durée des ateliers. Cela permettrait aussi de travailler plus en détails sur les conclusions. Les participants pourraient les valider collectivement une par une.
Il est très important d'assurer l'empowerment des jeunes, comme cela a dû être dit de très nombreuses fois. Une journée de préparation pour cette conférence a semblé à certains bien courte, surtout quand on a des situations nationales très différentes et que les intervenants en face de nous sont très intéressants. Cela donne l'impression de n'avoir qu'effleurer le sujet alors que certains commençaient tout juste à être sensibilisés.
Au delà de la sensibilisation, il faudrait pouvoir aller plus en profondeur et avoir un dialogue structuré avec les décideurs. La constitution de groupes de travail mixte jeunes-professionnels qui se réuniraient régulièrement pourrait être une solution pour continuer ce travail. Ce type de réunions ont déjà existé par le passé.
Madame Androulla Vassiliou, l'actuelle Commissaire à la santé a trouvé nos remarques très stimulantes. C'est pourquoi il nous faut rester actifs dans le processus de décision. Il pourrait être utile de faire le point sur l'évolution de la situation au regard de nos propositions formulées. On pourrait organiser une nouvelle conférence en 2010 où les eurodéputés s'occupant des questions de santé discuteraient de nos propositions, comme la suggérait Robert Madelin, Directeur Général de la DG de la santé et des consommateurs.
D'ailleurs, Robert Madelin nous attend au tournant pour voir si notre engagement tiendra dans la durée... Pourquoi laisser les lobbyistes professionnels s'investir dans le Parlement Européen ? C'est aussi notre responsabilité de interpeller les eurodéputés. C'est pourquoi il faut saluer l'initiative de mettre en lumière les eurodéputés particulièrement chargés de ces questions. Sur les politiques de jeunesse, l'outil des agoras citoyennes, initiée par Gérard Onesta, pourrait nous être utile pour rassembler les réflexions de la société civile sur cette question.
Quel que soit le domaine, on se rend compte qu'après 20 ans de la Convention des Droits de l'Enfant, beaucoup reste à faire pour que les jeunes puissent être entendus pour les décisions qui les concernent de près ou de loin. Souhaitons que, quel que soit le nom du Commissaire européen à la santé à l'automne, cette initiative trouve des suites !
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