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mardi 6 octobre 2009

Comment le Conseil Parisien de la Jeunesse a sombré l'an dernier

Une anecdote à la fin du printemps démontre que, même pour l'équipe de Bruno Julliard, le Conseil Parisien de la jeunesse ne doit pas servir à grand chose. La manière dont a été choisi le nouveau logo mérite d'être connue. Cette anecdote démontrera la pertinence du tableau que j'ai déjà utilisé dans ce domaine :



Au cours de l'année 2009, une réunion pour présenter la "nouvelle communication jeunesse" a eu lieu. Y sont allés les membres du CPJ motivés par cette question, qui n'étaient pas nombreux. Aucun retour n'a eu lieu, rien n'a été envoyé à l'ensemble des membres du CPJ, ni sur les éléments graphiques, ni sur ce qui a été arrêté à la réunion. Ni aucun retour à une quelconque plénière.

Fin juin, j'ai demandé une réunion en plénière du CPJ pour qu'on puisse voter quelques textes que j'avais préparés. Par "manque de personnes motivées", on a organisé une réunion à la place d'une plénière, une réunion où nous avons été "consultés" sur le choix du logo. Cette réunion démontra que Bruno Julliard nous trouve trop immatures, même pour choisir notre propre logo.

La consultation s'est bornée à nous présenter trois logos très proches, calqués sur le logo Paris Jeunes, d'ailleurs lui aussi non-choisi par un vote par le CPJ.

Allions-nous voter pour choisir notre logo ? Ou pour en demander des nouveaux puisque visiblement aucun ne plaisait ? Cela aurait été le symbole que Bruno Julliard accepte que le CPJ puisse décider au moins de sa communication. Au lieu de ça, la conseillère technique de Bruno Julliard a refusé qu'on puisse organiser un vote, "même à titre indicatif". En gros, on organise une réunion pour parler du logo durant 20 mn chrono en main et "circulez, il n'y a plus rien à voir !". On passe au sujet suivant... car "le temps presse". Typiquement la fausse concertation où on prend juste la température mais on ne cherche pas la co-décision.

Je ne suis pas certain que beaucoup d'associatifs se laisseront convaincre par l'expérience du CPJ plus de quelques mois, si ni les questions stratégiques, ni les questions subsidiaires ne sont abordées. Et s'ils se laissent autant mener à la baguette, que restera-t-il du pari de faire du CPJ une vraie instance de conseil ?

Pour les propositions pour l'année à venir et pour éviter que cela recommence :
  • Bruno Julliard a accepté que les jeunes co-animent avec lui les plénières, pourquoi ne pas co-animer toutes les réunions intermédiaires du CPJ ?
  • La plupart des réunions auxquelles j'assiste, l'ordre du jour est amendable en début de réunion. Au CPJ, cette étape est sautée systématiquement. Légitime ?
  • Le pouvoir décisionnel n'est detenu que par le CPJ en réunion plénière, donc valider un logo, une lettre, etc. sans extrême urgence nécessite l'organisation d'une plénière.
  • Se mettre d'accord sur une campagne de communication en l'espace d'un quart de réunion, je n'ai jamais vu ça. Plusieurs réunions auraient été nécessaires. Consacrer juste 20 minutes au choix de notre logo, difficile de faire pire comme symbolique.
Si on reprend le tableau pour l'appliquer à cette anecdote, on voit qu'on reste au 2ème niveau de la participation : le projet arrive déjà tout ficelé et il n'y a aucune maitrise de la décision. Par contre, je trouve difficile de cocher quoi que ce soit dans les colonnes... En tout cas, la maîtrise de l'ordre du jour et du calendrier des réunions, savoir qui anime les débats sont des questions qui agitent toutes les instances de démocratie participative... Ces questions cruciales déterminent l'autonomie de l'instance. Et pour le moment, Bruno Julliard peut vraiment mieux faire...

Le match de foot avec les élus chargés de la jeunesse qu'il organise demain mercredi sur la place de l'Hotel de Ville donne un autre aperçu de ce qu'il peut offrir pour la jeunesse parisienne. Je suppose qu'il espère attirer avec cet évènement de nouveaux membres pour le Conseil Parisien de la jeunesse.  Jamais le Conseil Parisien n'aurait eu l'idée saugrenue d'un match de foot pour fidéliser des membres: c'est tellement décalé par rapport à ce qu'est réellement cette instance.



Contrairement à ce que dit l'image animée d'ailleurs, le Conseil ne présente rien du tout, puisque ce n'est pas lui qui a décidé ou organisé cet évènement, mais le cabinet de Bruno Julliard qui pilote : nous sommes conviés à décorer les stands ! Encore un symbole qui en dit long sur l'indépendance du Conseil Parisien de la jeunesse !

6 commentaires:

  1. "Encore un symbole qui en dit long sur l'indépendance du Conseil Parisien de la jeunesse !" ce n'est malheureusement que trop vrai, aucune prise de décision juste de la figuration... Nous somme bien loin de ce qu'est censé être le CPJ...

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  2. Après un an d’expérience au sein du CPJ, je trouve que ses membres ont parfois eu des difficultés à donner leur avis, à participer aux décisions. Lorsque nous avons demandé à réunir ses membres en une plénière afin d’élaborer tous ensemble des axes de travail, faire des propositions, cela n’a pu se faire car il semble que nous n’étions pas assez motiver, car nous en avions pas le temps. Pourtant lors de la réunion de juin sur les logos, il y avait un certains nombre de personnes présentes.
    Comme tu le sites, dans un de tes articles, la réunion pour choisir le logo du CPJ ne permis pas aux jeunes de faire de réelles propositions. Nous nous sommes pas sentis écouter, consulter. Ce fut une mascarade ! Nous ne demandions pas à ce que notre avis soit forcement pris en compte mais au moins que l’on nous donne et laisse les moyens d’élaborer des propositions et que nous soyons écouter par le pouvoir politique. Peut-être que les organisateurs de cette réunion auraient pu proposer aux jeunes présents de pouvoir modifier, accepter l’ordre du jour afin de permettre aux jeunes d’avoir plus de temps pour donner leur avis et faire des propositions.
    Peut-être que la proposition, faite par le comité de pilotage de la réforme du CPJ, de co-animations les plénières par les jeunes et les élus permettrait de circonscrire d’éventuelle dérapage de ce genre.
    Je ne parle pas de la réunion de lancement de la campagne de communication qui comme celle citée ci-dessus nous n’avons pas pu faire de réelles propositions hormis sur l’animation de nos stands. J’aurais bien vu un temps de débats sur l’engagement citoyen des jeunes dans leur cité. Il aurait été peut-être intéressant d’y faire contribuer des associations étudiantes afin de faire connaître notre instance de démocratie participative.

    Par ailleurs, il serait souhaitable que le CPJ réfléchisse à comment améliorer sa qualité à débattre. Il est important que celui-ci ne serve pas simplement à organiser des évènements mais aussi à élaborer des débats de fond afin que nous puissions être une force de propositions ou permettre de faire part aux élus de nos regards sur tels ou tels sujets. Le projet Paris-Banlieue est l’exemple même d’un projet qui s’est vidé de son sens. Il ne se résume plus qu’à organiser un concours artistique sur notre vision de Paris et de la Banlieue. Tous les débats sur nos représentations que les jeunes ou nous même pouvons avoir des jeunes de Paris ou de la Banlieue, sur les discriminations qu’ils existent, sur quelles propositions nous pourrions faire pour essayer de changer ses regards n’ont pas été menés. N’aurions nous pas du peut-être inviter un sociologue ou une autre personne connaissant bien cette thématique afin d’animer les débats.

    Après avoir discuter avec l’adjoint au maire en charge de la vie étudiante, je pense qu’il est souhaitable que le CPJ ne s’éparpille pas trop en voulant monter multiples projets ou consultations. Un thème voir grand maximum deux sur une année permettrait d’orienter les débats, actions et de faire réfléchir ensemble les membres du CPJ sur la(es) même(s) thématique(s) afin d’élaborer un vrai travail de fond. Cela nécessite de se documenter sur un sujet, pourquoi pas inviter des personnes ressources sur le sujet, rencontrer un élus, organiser entre nous des débats, élaborer des propositions, mettre en œuvre une ou deux actions sur ce(s) thème(s). Le thème des discriminations, du racisme, de la solidarité ou encore de l’insertion professionnel pourrait être des thèmes fédérateurs. Ou encore pourrions nous partir de thème(s) se rapportant à une action politique mise en œuvre par la municipalité à l’égard des jeunes.

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  3. Il ne faut pas s'éparpiller et en même temps il faut pouvoir garder son autonomie sur les sujets sur lesquels on veut être consulté... Pour cela, il faut en discuter collectivement...

    Mais est-ce qu'on va nous faire choisir 3 sujets parmi d'autres ? Je ne sais pas... J'espère !

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  4. Je reprends la parole pour illustrer une fois de plus les dérives dans lesquelles le CPJ se trouve actuellement.
    Il a été décidé qu'au cours du séminaire de rentrée du conseil parisien de la jeunesse qui doit avoir lieu en novembre, seront définit les axes de travail de cette instance pour l'année à venir.
    Je viens de recevoir, il y a peu, le programme de ses deux jours. Le programme a été fixé par la mairie. A aucun moment les jeunes n'ont été consultés pour coélaborer ce programme.
    Dans ce programme ne figure à aucun moment la possibilité des jeunes de faire des propositions, de poser des questions.
    Je m'intérroge donc au sens que donnent nos animateurs et notre élus à la jeunesse et son cabinet ont de la démocratie participative ?

    Je vais vous donner ma définition de la citoyenneté (ou démocratie) participative. Celle que je souhaite pour Le CPJ mais qui n'est visiblement pas encore à l'ordre du jour.

    La citoyenneté est, selon moi, idéalement, un processus promouvant la participation des habitants et leur permettant d’agir pour eux-mêmes sur l’amélioration de leur cadre de vie en étant partie prenante de tout le processus d’élaboration du projet, de la décision et du contrôle de sa réalisation. Elle ne passe pas par des représentants.

    Peut-être un jour nous arriverons à faire du CPJ une instance de démocratie participative... Pour le moment c'est un doux rêve.

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  5. Pour répondre à la question que tu poses Gilles. Non nous ne choisirons pas parmi plus de trois thèmes les consultations sur lesquelles nous souhaitons travaillons. Trois nous serons proposés le pass nuit, les droits des enfants, et les halles.

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  6. J'ai trop de choses à dénoncer déjà... Hortense il faudra que TU décides d'en parler à la plénière ;-)

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