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jeudi 3 septembre 2009

Comment les jeunes Européens appréhendent les droits de l'Enfant

Je signale la parution fin août sur le site de la Commission européenne d'un Eurobaromètre Flash. Rien que la parution, c'est une bonne nouvelle, car ce n'est pas un domaine proprement communautaire. C'est à dire qu'à l'aube des diverses commémorations des 20 ans de la Convention des droits de l'enfant, la Commission pousse un peu, délicatement, à l'évaluation de la situation chez les États membres. L'étude consiste en un sondage des 15-18 ans.

Premier commentaire : s'agit-il d'un sondage sur les droits de l'enfant ? En tout cas, pas tel que l'entend la Convention relative aux droits de l'enfant. Il s'agit d'un sondage sur la conscience pour les enfants d'avoir des droits spécifiques par rapport aux adultes. C'est flagrant sur le test de connaissances : les deux questions portent sur une situation de divorce où l'un des parents partiraient dans un autre pays de l'UE. On rigole un peu pour la deuxième question porte sur la labellisation des jeux vidéos selon l'âge. Cela ne rentre absolument pas dans la convention des droits de l'enfant.

Sur la méthodologie, je suppose qu'ils ne suivent pas la méthodes des quotas. Le sondage a concerné 10000 jeunes Européens, dont 400 Français. Ce n'est qu'un sondage, et que nous enseigne-t-il ?

Les jeunes Français semblent moins conscient de leurs droits (p.16). La question portant sur un ressenti, ce n'est pas le plus convaincant.

Je trouve beaucoup plus intéressant les priorités politiques qu'ils définissent p.20 : en premier vient l'éducation (77% des Européens concernés et 68% des Français), puis la sécurité (47% UE, 37% France), la santé (42% UE, 40% France), les loisirs (32% UE, 30% France), la justice (28% UE, 35% France), l'environnement (23% pour l'UE et la France aussi), les migrations (16% UE, 18% France).

Contrairement à la plupart des autres pays, les jeunes sondés de France inversent santé et sécurité dans leurs préoccupations, la santé passant en deuxième position. Au niveau européen, c'est bien un sujet qui discrimine les filles des garçons contrairement aux autres questions. Si l'éducation est citée autant chez les unes que chez les autres, les priorités s'inversent pour les domaines suivants : quand on est une fille, on semble privilégier la sécurité (47% contre 41% chez les garçons) et la santé (48% contre 37% chez les garçons). Quand on est un garçon, la deuxième préoccupation avant la sécurité semble être les sports et les loisirs (39 contre 24% chez les filles).

Une autre question porte sur ce que définissent les jeunes comme priorités nationales. Les jeunes Français sondés sont en queue de peloton pour mettre la violence, l'exploitation sexuelle ou les drogues comme priorités nationales. Par contre, on apprend p.33 qu'ils sont 48% à classer en premier le racisme et les discriminations (27%UE) : c'est le plus fort taux par rapport aux autres pays. Et les sondés français sont aussi bien au dessus pour vouloir s'attaquer à la pauvreté (29% contre 23%).

Mais alors que faire ? Si les Français sont moins informés, comment leur apporter l'information à propos de leurs droits et sur les moyens pour eux de s'informer ? 94% des sondés en France comme dans le reste de l'UE demandent des campagnes d'information par divers canaux (Internet surtout, télé). Je suis très étonné que parmi les canaux proposés ne figure pas l'école.

Cette situation rend nécessaire l'opération Graines de citoyen organisée par la section du 18e de la LDH, parmi d'autres évolutions souhaitables comme la rénovation de l'éducation à la citoyenneté à l'école.

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