La société civile organisée est généralement perçue comme faisant face aux élus et à l'État. Je n'ai jamais bien vu la différence avec n'importe quel groupe d'intérêt (lobbying ou plaidoyer) qui fait valoir ses droits. Pour la société civile organisée, généralement, les droits se font toujours « pour le bien commun ». Mais tout le monde s'inscrit dans le discours du bien commun, ce qui peut cacher d'autres phénomènes d'occultation et de domination symbolique. Les polémiques autour de la laïcité en France ou au Québec en sont bien la preuve.
Au-delà du discours du bien commun, il faudrait analyser de manière fine les trajectoires des personnes qui siègent dans les instances. Au niveau international, les transferts de personnes représentant Amnesty vers le Haut-Commissariat des droits de l'homme de l'ONU ont déjà été analysés (je ne retrouve plus la source). Aux États-Unis, Obama a interdit que les personnes issues de son administration puissent en 2012 devenir lobbyiste lors du second éventuel mandat. En France, Kouchner est l'icône de la société civile depuis les années 70. Martin Hirsch, qui dirigeait son cabinet durant le gouvernement Jospin, est passé ensuite à la tête d'Emmaüs jusqu'à 2007. Se revendiquer de la société civile, c'est donc peut-être simplement de la mystification.
Sans transition aucune, je signale la parution d'un entretien de José Bové avec Emmanuelle Cosse dans la revue Regards (dirigée par Clémentine Autain et Roger Martelli). Il y est aussi question du lien entre partis politiques et mouvements sociaux.
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