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mardi 29 septembre 2009

Comment défendre le droit de porter le burqa ?

C'est étonnant parfois les raccourcis. Je me suis inscrit il y a peu au fil RSS de collectif PRISME, qui traite normalement des PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs.

Aujourd'hui parait un condensé d'un point de vue sur l'émission de Frédéric Taddéi où venait notamment Jean Baubérot : Défendre le droit de porter le burqa ! - PRISME. Je vous livre un extrait représentatif :
Parlant de l’espace public, il nous explique qu-on ne peut y toucher parce que la première exigence de la laïcité c’est la liberté. Comme si la liberté n’était pas réglementée et qu’en société on ne se donnait pas en même temps que des biens communs des interdits pour les faire respecter.
 En cherchant d'où provient ce texte, c'est en fait signé Riposte laïque, un site que je ne connaissais pas. Visiblement Jean Baubérot y est plutôt mal vu : "Ramadan et Bauberot même combat : mettre à mort la laïcité". Bon les raccourcis sont toujours faciles, mais le texte ne fait vraiment pas dans la dentelle :
Au contraire, on devrait d’autant plus l’interdire comme un danger pour les libertés des musulmans ? Que le port de ces archaïsmes soit volontaire ou non n’y change rien, bien au contraire. S’il est volontaire, il doit être d’autant plus combattu, car dans ce cas, la burqa devient l’expression d’une volonté politique s’affirmant au nom d’une religion contre nos valeurs communes, nos principes de liberté d’égalité et de fraternité. La burqa a alors pour objectif de peser sur les décisions collectives et par là-même de jeter le trouble, la discorde entre les citoyens. C’est le retour du cléricalisme en grand dont la société française s’était débarrassée avec le catholicisme et qui revient par la fenêtre. On a le droit d’affirmer face à cela, qu’on ne veut pas que chez nous, en France, on vive de cette façon là.
On atteint bien le fond du problème déjà soulevé par le minimalisme éthique développé par Ruwen Ogien autour de 3 principes :
  1. Principe de considération égale, qui nous demande d’accorder la même valeur à la voix et aux intérêts de chacun : s'il y a consentement, on ne peut pas l'ignorer.
  2. Principe de neutralité à l’égard des conceptions du bien personnel.
  3. Principe d’intervention limitée aux cas de torts flagrants causés à autrui : la burqa n'a tué personne.
Si on veut interdire la burqa, pourquoi ne pas interdire sur la base des mêmes raisons les jeux sadomasochistes qui malmènent l'égalité et la fraternité ? Pourtant, pour certains, cette idée ne viendrait pas à l'esprit puisque cela ne se fait pas dans l'espace public, cela relève uniquement de la sphère privée. En attendant, les violences conjugales, elles aussi du domaine privé, ne baissent pas... Avec le cortège de mortEs chaque année. Bizarrement, ça ne remue ni les foules, ni les députés.

5 commentaires:

  1. Cher Monsieur,

    Même en privé vous ne pouvez malmener votre enfant ou qui que ce soit. S'il s'agit de personne adulte, même si cette violence est liée à l'acte "d'amour", il suffit que la personne porte plainte pour que vous soyez rappelé à l'ordre.

    Quant à la dissimulation complète du corps d'un être humain qui se déplace parmi nous, vous conviendrez qu'il est difficile de fonder une société où on concèdrait le droit à certains mâles dominants d'avoir le droit d'exiger de leurs femmes et de leurs filles d'êtres soustraites aux regards des autres. Cela reviendrait finalement à jeter l'opprobre sur le reste des mâles qui sont ipso facto soupçonnés d'être concupiscents et irrespectueux envers les femmes normalement vêtues.

    Bref, je suis rédacteur à Riposte Laïque, je suis né musulman, ma mère a été une voilée intégralement dans les années 60-70-80 et je considère les voiles comme un regard malsain porté non seulement sur le corps des femmes, mais aussi sur nous les hommes : nous ne sommes pas des bêtes sauvages incapables de respecter les femmes y compris en bikini ou même toutes nues sur la plage.

    Voilà le problème : aimons nous les êtres et leur liberté ou voulons nous corserter les femmes pour corseter le reste des libertés ?

    Le nu et sa beauté sont divins et je suis un adorateur des Vénus et Apollon. Cette culture gréco-romaine et européenne va avec la liberté d'expression artistique, corporelle et avec la liberté tout court.

    Peut-être comprendrez-vous pourquoi le monde musulman est une des plus vastes prisons intellectuel et qu'elle est restée stérile du point de vue créativité.

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  2. Je ne sais pas quoi répondre. Peut-être devriez-vous renommer votre association, car il n'y a pas de mal à militer pour la naturisme. Vous faites ce que vous voulez de votre corps, mais je ne comprends pas pourquoi ça justifie de voir les Vénus et Apollon nues dans la Ville.

    Vous me direz que ce n'est qu'une convention sociale. Le naturisme est lui aussi soluble dans la théorie du minimalisme éthique. Mais obliger des personnes à pratiquer le naturisme ou de porter la burqa n'est pas possible selon la théorie. En fait, le minimalisme éthique maltraite toutes les questions liées à la pudeur, du nudisme à la burqa en passant au port du string.

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  3. Merci pour ce post, Gilles. Je trouve assez intéressante l'analogie que tu fais avec le sadomasochisme en réalité, puisque, effectivement, la dénonciation (parfois violente) du SM (et de diverses autres formes de sexualité alternatives) par un certain mouvement féministe, a beaucoup de rapports avec ça, en particulier sur cette question du consentement.

    Dans les deux cas, le consentement est jugé secondaire, quand il n'est pas, en fait, décrit comme un élément à charge (qui prouverait l'aliénation de ces femmes), puisqu'aucune personne saine d'esprit, pense-t-on, ne saurait consentir à la burqa ou au SM...

    Comme si une personne saine d'esprit saurait consentir au mariage ou à la grossesse qui défigure les corps et met en danger la santé des femmes !

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  4. Mon cher Rostom, j'espère que tu sauras faire entendre cette position dans ce parti de gauche. Tu as toujours aimé le challenge...

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  5. Bonjour,
    pour ma part, je considère comme un danger le fait que certaines personnes se déplacent dans des lieux publics sans pouvoir être reconnues. Que ce soit la burqa, le casque intégral porté hors de la moto (et grâce auquel des exhibitionnistes peuvent se montrer à des enfants sans risque d'être retrouvés) ou le collant que se mettent sur la tête les braqueurs de banques. On ne peut pas identifier la personne présente, et qui parfois commet des actes hors la loi. À partir du moment où une personne se cache, ça peut être parce qu'elle a des choses à cacher.
    D'autre part, le respect des femmes est le fruit de l'éducation de tous. On ne peut pas accepter que les hommes soient a priori considérés comme concupiscents et donc s'en cacher, ou les femmes a priori considérées comme provocatrices, et donc poussées à se cacher.
    On sait bien que la burqa est un élément de discrimination, décidé par des hommes, pour défendre leur suprématie et leur contrôle sur les femmes, maitresses de la descendance. Les hommes ne se la mettent pas pour se cacher du regard concupiscent des femmes.

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