J'ai retrouvé un blog qui décortique les graphiques. Information is beautiful est revenu sur l'affaire Nutt et republie un graphique étonnant. Il s'agit du bruit médiatique autour des drogues ou, pour le dire plus clairement, de la manière dont certaines drogues sont montées en épingle.
On peut y voir le nombre de décès par type de substance (en Grande Bretagne en 2008 basées sur les observations sur le certificat de décès), le nombre d'affaires reportées par la presse (connu grâce au moteur de recherche de Google actualités). On voit très nettement que le nombre d'articles écrits par rapport au nombre de morts liés au cannabis (je suppose que les accidents sont comptés) est très important : 5 articles pour un mort. Tandis qu'on trouve un rapport totalement inversé pour l'héroine : 1 article pour 10 mort pour l'héroine et la morphine, et 1 article pour 49 morts concernées par l'alcool.
Je ne connais pas grand chose à la sociologie des médias : je ne vois pas forcément de problème méthodologique dans cette manière de démontrer cette surmédiatisation. Dans le même genre, cela me rappelle les conclusions de la commission Bouchard-Taylor qui critiquait la surmédiatisation des affaires relatives à l'intégration des migrants au Québec. Leur rapport révèlait que la majorité des cas rapportés par la presse étaient très éloignés de la réalité.
L'appel à la vigilance du Guardian mérite d'être entendu. Mais les journalistes sont-ils les seuls responsables de cet effet boule de neige ?
Mise à jour du 24 novembre :
Quelle bonne idée de slogan ! La MILDT et MAM ont mis en place une campagne intitulée « La drogue si c’est illégal, ce n’est pas par hasard ». Est-ce que l'argument d'autorité sera suffisant pour les sceptiques ?
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