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mardi 27 octobre 2009

Comment confondre discussion en ligne et démocratie participative

Je viens de lire un article plutôt bon, mais qui a un mauvais titre : Partis + élections + démocratie participative = loi de l’offre et la demande? | ReadWriteWeb France.

Il faudrait peut-être distinguer réseau social et travail collaboratif... L'expression citoyenne, les espaces de discussion ne relèvent pas de la démocratie participative. La démocratie participative implique de contribuer à une délibération... pour ensuite avoir une décision par consensus ou majoritaire.

L'article le démontre : ces sites "participatifs" n'engagent aucun rôle précis et prévu à l'avance dans la prise de décision commune. Caractéristiques de l'écoute sélective, les propos qui en ressortent peuvent parfois influencer un texte final (projet électoral) ou la décision finale (après une élection).

Comme ce ne sont pas les utilisateurs des réseaux sociaux qui choisissent au final, cela n'a pas plus d'impact qu'une pétition. Or la démocratie participative implique une redistribution des pouvoirs (et de la prise de décision).

Comment débattre de notre identité nationale ?

Il ne va certainement s'agir que d'une vaste blague consultative... Éric Besson a donc décidé de l’ouverture le 2 novembre 2009 d’un grand débat sur l’identité nationale. Cela sera très loin du débat un peu similaire sur la thématique lancé au Québec il y a deux ans. Ici aucun universitaire parcourant le pays pour faire des auditions, mais les préfectures sont chargées de l'organisation. Ce qui est très étonnant, c'est que le reste du communiqué de presse du 26/10/09 déclare que ce
débat sera alimenté par le rapport du Haut Conseil à l’Intégration « Faire connaître les valeurs de la République », remis au Ministre le 21 avril 2009, et par le rapport parlementaire sur le « respect des symboles de la République », établi par les députés Jean-Philippe MAURER, Françoise HOSTALIER, Jacqueline IRLES et Philippe MEUNIER.
C'est bien ce qui m'inquiète le plus. On ne peut pas appeler ça de bons rapports alors que l'inadaptation de l'éducation civique est une réalité. J'ai le souvenir de cours assez ennuyeux, tournés vers les institutions : le mille-feuille administratif découlant de la décentralisation en France est certainement l'aspect le plus sexy de la politique pour intéresser les jeunes... Et c'était peu tourné vers la pratique du débat. Sauf en seconde où nous avions des débats passionnés sur la peine de mort ou sur la parité.

Dans les ministères en tout cas, repenser l'éducation civique semble devenir une priorité. Les rapports commandés sont sur le même moule : il s'agit bien plus de former de bons patriotes. La dimension des droits de l'homme, de la tolérance, et donc de la citoyenneté active, est curieusement souvent absente.

Avril 2009, le Haut-Conseil à l'Intégration rendait son rapport pour "Faire connaître, comprendre et respecter les valeurs et symboles de la République et organiser les modalités d'évaluation de leur connaissance". Le drapeau, l'hymne, etc. sont les symboles centraux pour le rapport. Ici il ne sera jamais question des droits fondamentaux : ni les droits civils, ni les droits sociaux, ni les quelques droits culturels ne sont abordés sérieusement. On n'incite pas à apprendre pas ici à connaître le droit du travail, ce serait tellement inutile...

Et voilà que sort ce débat sur l'identité nationale sans expliciter le lien avec un nouveau rapport : Brice Hortefeux avait demandé à Patrick GAUBERT, député UMP au Parlement européen, président de la LICRA de plancher sur la définition des "connaissances nécessaires à une bonne compréhension des valeurs et symboles de la République". Alors comment va s'articuler ce rapport avec le débat voulu par Éric Besson ? Que vont surtout devenir les droits de l'homme dans ce rapport ? Contrairement à l'hymne, le fait que les droits de l'homme soient si mal connus et si peu reconnus ne semble pas un problème. C'est même à se demander si c'est central dans la définition de notre démocratie.

Patriotisme ou véritable éducation citoyenne ?

L'éducation civique en France serait une éducation morale mal conçue et Éric Besson n'est pas le seul à le penser. Cependant, aborder l'éducation civique sous le seul angle de l'identité nationale, c'est non seulement consternant, mais totalement en décalage avec ce que proposent les institutions internationales... Encore faut-il que nos rapporteurs montrent une petite curiosité pour sortir du franco-français. L'UNESCO par exemple a choisi d'axer l'éducation morale sur les droits fondamentaux : nous sommes en effet dans la décénnie d'éducation aux droits de l'homme ! Si vous ne le saviez pas, ce n'est pas en France que vous pourriez le savoir. Pourtant il y a même eu des travaux préparatoires.

Autre bon exemple de ce que peut faire une institution internationale, les travaux du Conseil de l'Europe sont tournés vers la pratique et leurs méthodes actives sont destinées à former à la démocratie et à la tolérance. Tout ce travail était bien nécessaire après la chute du régime soviétique. Parmi quelques exemples d'exercices assez représentatifs :
Inciter les jeunes à devenir des patriotes endormis sur des symboles ou des citoyens actifs et revendicatifs, il faut choisir... L'Europe a choisi la promotion des droits de l'homme. Et la France de Monsieur Besson ?


Je ne serais pas juste en disant que les droits fondamentaux sont systématiquement oubliés. En effet, paraissait aussi en avril dernier le rapport d'Alain-Gérard SLAMA sur "L'éducation civique à l'école". Quelques problèmes issus des droits fondamentaux sont abordés, même si ça reste éloigné des préoccupations du quotidien. Il y est tout de même question d'encourager les expériences du Parlement d'élèves dont j'ai déjà parlé, mais il ne s'y attarde pas sans même citer les manuels existants. Écrit dans la plus pure tradition française, c'est très intellectualisant (il suffit de regarder la bibliographie à la fin). C'est aussi complètement éloigné des réalités du terrain et de la mise en pratique. Mais certains aiment bien se regarder le nombril...

lundi 26 octobre 2009

Comment se renseigner sur l'impact de la participation du public sur les décisions

Le Groupement d'Intérêt Scientifique (GIS), "Participation du public, décision, démocratie participative", présidé par le CNRS (http://www.participation-et-democratie.fr) organise ses premières journées doctorales à l'ENS-LSH de Lyon, les 27 et 28 novembre 2009 prochains.


Journées doctorales sur la participation du public et la démocratie participative


Vendredi 27 novembre et Samedi 28 novembre

ENS-LSH 15, Parvis René Descartes, 69007 Lyon (dans le quartier de Gerland)
Station de Métro : Debourg (ligne B, direction Stade de Gerland, direct en venant de la gare de Part-Dieu)

*Programme* :

*Matinée du Vendredi 27 novembre*

9h-9h30 : Introduction des journées doctorales (amphi)

9h30- 11h15 : Ateliers en parallèle :

/Atelier 1. Savoirs citoyens/Savoirs experts (1)/ (Amphi)

- Lila Combe (EVS, Institut d'urbanisme de Lyon), La mise en débat de l'urbanisme, un retour aux origines ? Le cas du Conseil de développement du Grand Lyon
- Khedidja Mamou (ENSA Paris-La Vilette/EDVE), L'échange autour du projet urbain : quels savoirs partagés ?
- Héloïse Nez (CRESPPA,Université Paris 8 et IGOP, Université autonome de Barcelone) : La mobilisation des savoirs citoyens dans les dispositifs d'urbanisme participatif.

/Atelier 3. Les dynamiques de la délibération (1) /(Salle F01)

- Clémence Bedu (ENGEES, Strasbourg), Les citoyens et l'eau potable, une fenêtre de pertinence pour la démocratie participative et délibérative ? Analyse des propriétés inclusives et délibératives d'une expérience de jury citoyen
- Cécilia Gissinger (Laboratoire Culture et société en Europe, Univ de Strasbourg), Les effets de la participation citoyenne sur le processus décisionnel dans les procès d'assises
- Ingrid Tafere (GSPR, EHESS), L'activité délibérative dans deux processus du type conférence de citoyens. Argumentation et influence sociale.

11h30-13 : Ateliers en parallèle

/Atelier 2. Savoirs citoyens/Savoirs experts (2) /(Amphi)

- Marie Fournier (CITERES, Université de Tours), COmment les gestionnaires du risque d'inondation envisagent-ils l'implication des populations riveraines ? Présentation et questionnements autour de la formalisation d'un cadre d'analyse diachronique.
- Marie Heitz (Lab'Urba. Paris Est), L'expertise des conseils de quartier Strasbourgeois
- Sabrina Moretto (LATTS-ENPC), L'expertise d'usage au défi de la concertation : quelles marges de manoeuvre pour les usagers des transports ?

/Atelier 4. Les dynamiques de la délibération (2)/ (Salle F01)

- Julie Marlier (Université de Nice, CEMAGREF), Les TIC et la participation des jeunes. Conception et expérimentation d'un dispositif adapté au débat public pour faciliter la participation des jeunes aux politiques publiques territoriales
- Leslie Mohorade (IEP Bordeaux), Les Etats-Généraux de la Bioéthique : concertation citoyenne ouverte ou instrument de légitimation de la décision savante et politique ?
- Armony Piron (ISHS Liège et LESE, Orsay), La légitimité comme objet sociologique étudié au sein d'un dispositif participatif de type Focus Group Délibératif. La participation citoyenne à la gestion de la nature en Seine-Saint-Denis (93).


*Après-midi du Vendredi 7 novembre*

14h-16h30 : Ateliers en parallèle

/Atelier 5. Construction de collectifs et logiques d'engagement citoyen/

- Hélène Balazard (RIVES, ENTPE), La mise en débat de l'urbanisme, un retour aux origines ? Le cas du Conseil de développement du Grand Lyon
- Anne D'Orazio (Paris X, LOUEST-Mosaïques), L'échange autour du projet urbain : quels savoirs partagés ?
- Carola Ortega-Trur (CRESS, Strasbourg), Les cantines populaires de Villa El Salvador ou le sentier de la démocratie participative
- Pia Rius (CEMS-IMM, EHESS), Pratiques démocratiques au sein des organisations de « desocupados » en Argentine pendant les années 1990
- Katharina Schlierf (Grupo de Estudios en Desarrollo, Cooperacion y Etica, Universidad Politecnica de Valencia), Les boutiques des sciences : entre un modèle de démocratie forte et un modèle centré sur les « issues ».

/Atelier 8. L'institutionnalisation de la participation : enjeux et effets
(1) La norme participative et ses applications locales/

- Tristan Aoustin (CRIDEAU, Université de Limoges), Le volet participatif de la procédure d'évaluation environnementale des plans et programmes
- Serge Braconi (IEP de Lyon), L'européanisation de l'eau : d'un projet de gouvernance à une réalité
- Mathilde Kerneis (CESJ, Université de Rouen), La démocratie semi-directe locale dans l'acte II de la décentralisation : une illusion
- Dany Lapostole (Université Lyon 2), Professionnalisation de la participation ou mise en ordre de la société civile ?
- Sophie Maire (GRIS, Université de Rouen), L'institutionnalisation de la participation des citoyens et ses effets sur le système politico-administratif.

16h45-18h45 : Ateliers en parallèle

/Atelier 6. Les représentations savantes de la participation et leurs effets /

- Guy El Karim Berthomé (SEED, Liège et LAMETA, Montpellier 1), Interactions entre effets de la participation observés et repères normatifs des chercheurs
- Cyrille Bodin (GRESEC, Grenoble 3), Les transformations de l'expression scientifique dans l'espace publique : les pratiques info-communicationnelles des acteurs de la recherche dans le cas du développement des nano-technologies
- Nicolas Ferran (CEPEL, Montepellier), Participation citoyenne et action publique locale : le double mouvement théorique et pratique
- Brice Laurent (CSI, Ecole des Mines), Une expertise internationale sur la démocratie participative ? Comment l'OCDE se saisit du problème de la participation du public dans les nano-technologies.

/Atelier 9. L'institutionnalisation de la participation : enjeux eteffets
(2) Dispositifs participatifs et systèmes d'action publique/

- Julien Betaille (CRIDEAU, Université de Limoges), La contribution du droit aux effets de la participation du public : de l'application de la Convention d'AArhus en France
- Guillaume Gourgues (PACTE, IEP de Grenoble), La démocratie participative est-elle plébiscitée ? Eléments de débats sur l’engouement participatif des décideurs
- Fabien Lins, (Nosophi, Paris 1), La société civile du budget participatif de Porto Alegre
- Alice Mazeaud (LASAPE, Université de la Rochelle), Ce que la démocratie participative change à l’action publique.

19h : Buffet dînatoire offert par la Région Rhône-Alpes

Prise de parole de François Auguste (Vice-président de la Région), et de représentants des organismes partenaires du GIS "Participation du public, décision, démocratie participative"


*Matinée du Samedi 28 novembre
*
8h30-10h45 : Ateliers en parallèle

Salle F05
/Atelier 7. Les échelles de la participation/

- Stefan Aykut, Nicolas Baya-Lafitte, Hélène Guillemot (Centre Alexandre Koyré, EHESS), En marge des négociations internationales sur la politique climatique : le projet World Wide Views on Global Warming et la fabrication d’un « public global »
- Romain Badouard (Costech, Université technologique de Compiègne), Voies et impasses de la e-participation à l’échelle européenne
- Camille Gardesse (Lab'Urba, Institut d'urbanisme de Paris (Paris-Est), Les postures des élus et experts patentés face à la participation citoyenne en urbanisme
- Lisa Levy (Pacte, Université Grenoble 1), La voie interterritoriale de la participation. Quels apports pour le renouvellement de l'action publique et de l'expertise en aménagement ?
- Sophie Van Neste (Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal), Les effets de la participation du public sur le plan d’urbanisme de la ville de Montréal : une approche contextualisée révélatrice des enjeux d'échelle.

Salle F08
/Atelier 10 : L'institutionnalisation de la participation : enjeux et effets.
(3) Mobilisations citoyennes et contexte politique/

- Paul Charon (Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine, EHESS), La démocratie participative dans un espace non-démocratique. La participation du public comme outil de relégimiation du PCC
- Habiba Essahel (CITER, Université de Tours), Quel élan démocratique et participatif dans les bidonvilles marocains ?
- Mathieu Le Quang (IEP Aix en Provence), La gestion politique dans le canton de Saquisili en Equateur : entre démocratie participative et "corporatisme indigène"
- Sahar Saiednia (Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, EHESS), L'expérience politique des conseils de quartier de Téhéran - Exemple du quartier d'Evin
- Thomas Siron (Shadyc, EHESS, UMR MOISA, IRD), Les enjeux de l'institutitionnalisation de la participation communale en Bolivie.

11h-13h : Ateliers en parallèle

Salle F05
/Atelier 11. Participation et inclusion/

- Cécile Cuny (CRESPPA, Université Paris 8 et Humboldt Universität, Berlin), Rapports de pouvoir et situations d'injustice dans les espaces publics : une question de représentation
- Antoine Maillet et Sergio Avedano (Sciences Po Paris et Université Catholique de Santiago du Chili), Zones de déeloppement indigène au Chili : Etude sur un dispositif de participation ambigü
- Aurélie Picque, (CURAPP, Amiens), Les critères d'excellence de la concertation pour les acteurs : quelle place pour l'exclusion ?
- Marie-Hélène Sa Vilas Boas (IEP Aix, IEP de Lyon), "Faire participer". Les déterminants de la participation des "communautés" dans les dispositifs participatifs brésiliens.

Salle F08
/Atelier 12. Participation et conflit/

- Nicolas Baya-Lafitte (Centre Alexandre Koyré, EHESS), Habermas et les Léviathans handicapés entre le fleuve et les papeteries : consultation du public et politique dans une controverse socio-technique
- Samira Echahid (CITERES, TOurs), Les outils de participation du public : déclencher ou réponse aux conflits du bruit ?
- Micols Maggioni (Sciences po, Université de Turin), L’observatoire pour la liaison ferroviaire Turin-Lyon et les mairies. Notes sur un dispositif pour relier la démocratie représentation, la démocratie participative et la démocratie par le bas
- Elise Roche (Centre de recherches historiques, EHESS), Conflits territoriaux et résolution participative.

*Après-midi du 28 novembre*

14h-16h30 : séance plénière

Discussion plénière sur les orientations du programme quadriennal du GIS et la mise en place des activités :

- constitution d'une équipe rédactionnelle pour le site internet
- constitution d'une équipe rédactionnelle pour un wiki sur les mots de la démocratie participative et de la démocratie délibérative
- délimitation des ateliers scientifiques d uGIS
- présentation de l'orientation du premier colloque du GIS, programmé courant 2011.

*Modérateurs et discutants de ces deux journées* :

Loïc Blondiaux (CRPS, Université Paris I)
Luigi Bobbio (Département de science politique, Université de Turin)
Francis Chateaureynaud (GSPR, EHESS)
Jean Michel Fourniau (INRETS-DEST)
Michel Gariépy (Université de Montréal)
Corinne Larrue (CITERES, Université de Tours)
Bernard Manin (Cesta, EHESS, New York University)
Laurence Monnoyer-Smith (Costech, Université Technologique de Compiègne)
Catherine Neveu (LAIOS, CNRS)
Yannis Papadopoulos (Université de Lausanne)
Dominique Pestre (Centre Alexandre Koyré, EHESS)
Franck Scherrer (Institut d'Urbanisme de Lyon)
Marie-Gabrielle Suraud (CERTOP, Toulouse III)

*Pour s'inscrire aux journées, formulatire d'inscription en ligne* http://www.participation-et-democratie.fr/#/programmesamedi2/3303119

mercredi 21 octobre 2009

Comment le Conseil de l'Europe veut promouvoir la participation des enfants aux décisions qui les concernent

En vertu de l'article 12 de la Convention des Droits de l'Enfant, chaque fois qu’une décision est prise concernant un enfant, ses opinions, ses souhaits et ses sentiments doivent être identifiés, quel que soit son âge, son genre, sa religion, son statut social ou sa situation.

C'est une disposition très théorique. C'est pour ça que l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a adopté la Recommandation 1864 pour ses 47 pays membres. En voici deux extraits :

Cette écoute des enfants et leur participation doivent s’exercer dans les décisions prises dans tous les domaines et tout particulièrement dans la vie familiale, les soins de santé, les questions et procédures relatives à l’adoption, dans l’éducation, la vie communautaire et l’accès à la justice et à son administration. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir que, dans les procédures judiciaires et administratives, il soit permis aux enfants d’exprimer librement leurs opinions, dans un climat de respect, de confiance et de compréhension mutuelle. Promouvoir une participation significative des enfants demande une attention spéciale afin d’éviter tout danger pour l’enfant et toute pression, contrainte ou manipulation de l’enfant; les enfants doivent avoir accès à une information adaptée à leur condition d’enfant, à leur âge et à leur situation.
Il ne doit pas exister de dérogation pour un domaine ou une profession quelconque; les enfants et les jeunes devraient aussi être consultés sur la qualité des services existants et sur les moyens d’accroître leur accessibilité à tous les enfants.
9. L’Assemblée demande instamment au Comité des Ministres d’inviter les gouvernements des Etats membres à lancer des programmes publics d’éducation à l’intention des parents et des enfants:
9.1. qui les informent du droit de l’enfant d’exprimer librement son opinion;
9.2. qui présentent l’enfant comme un être humain doté de sentiments, ayant des opinions et des aspirations et détenant des droits;
9.3. qui développent l’utilisation de matériaux et services adaptés aux enfants.

lundi 12 octobre 2009

Comment gérer son calendrier de projets

J'essayais de faire le point dimanche midi en me levant : enfin, une vraie grasse matinée ! J'ai même encore une fois refusé d'aller à Beaubourg me culturer un peu avec la poursuite des mémoires de l'historien Hobsbawm et de la traduction de la Culture des problèmes publics.

J'avais peu dormi les nuits précédentes, la nuit dans l'IDNIGHT en revenant de Marseille vendredi soir a été particulièrement rude, même avec des boules Quiès alors que le samedi j'enchainais avec la passionnante Université d'été de l'Institut Renaudot.

Ce matin j'ai donc dit oui au repos, oui à la couette, oui à l'enchainement des épisodes de Clone Wars que je ne connaissais pas. J'ai quand même réussi à sortir pour aller regarder Le direktør au Forum des images.

J'ai réalisé que flemmarder sera dur dans les semaines à venir. Dans l'ordre des projets à faire :
  1. Réaliser un court-métrage avec le Conseil de la jeunesse du 18e et l'Atelier Santé Ville du 18e avec des jeunes répondant à des questions sur leur sommeil : avant la fin d'octobre.
  2. Diffuser mes fameux questionnaires sur les loisirs des collégiens : à la rentrée de novembre.
  3. Préparer la rentrée du Conseil Parisien de la jeunesse : 14 et 15 novembre.
  4. Commencer le programme de conférences mensuelles avec l'ADELS : avant les 12e Rencontres de la démocratie locale les 20 et 21 novembre à Grenoble.
  5. La semaine d'éducation aux droits de l'enfant Graines de citoyens dans le 18e organisée par la Ligue des droits de l'homme : début décembre.
  6. Finir d'aider à la réalisation du diagnostic partagé avec l'Atelier Santé Ville du 18e : mi-décembre.
  7. Commencer le projet de Parlement d'élèves dans un collège du 18e : décembre ou janvier.
  8. Faire des focus groups dans plusieurs collèges du 18e puisque j'ai le temps sur l'initiation à la cigarette et sur les rythmes de sommeil : janvier à février.
  9. Finir de préparer le voyage à Dakar avec le Conseil Parisien de la Jeunesse qui aura lieu fin février.
  10. Fin mars auront lieu les élections régionales et il serait opportun que le Conseil Parisien de la Jeunesse puisse organiser un débat avec l'ensemble des candidats sur la politique régionale de la jeunesse : ce serait idéal pour tester si cette instance est réellement un lieu de débat (ce dont j'ai douté durant les municipales).
  11. Plusieurs membres de divers conseils de la jeunesse de Paris ont aussi le projet d'organiser une rencontre européenne entre plusieurs conseils de la jeunesse de différentes capitales européennes : il vaut mieux attendre le printemps.
  12. Dans la lignée du colloque de l'association Élus, santé publique et territoires sur les diagnostics locaux, il s'avère qu'il a été question de trouver un étudiant pour voir comparer les différents indicateurs disponibles selon les territoires : j'ai évidemment sauté sur l'occasion puisque c'est le sujet de recherche que j'ai envie de travailler pour le master 2 ! À partir de mars ?
Nous ne sommes qu'en octobre et j'ai l'impression que les prochains sont d'ores et déjà bien remplis par la préparation de ces évènements. J'ai l'impression d'avoir succombé au premier article d'humeur... Tandis que j'avais déjà relevé le pari en parlant de faire pipi sous la douche... je deviendrais presque un vrai blogger !

dimanche 11 octobre 2009

Comment une collectivité locale peut favoriser l'autonomie et l'engagement des jeunes

Avant-hier je participais au colloque national du CIDJ à la table-ronde sur le rôle d'Internet dans l'autonomie des jeunes. J'avais peut-être plus de choses à dire encore sur la 4e table-ronde, les moyens de favoriser l'engagement des jeunes. Le principal problème des dispositifs français, c'est qu'ils s'adressent aux initiatives individuelles sans pour autant proposer des actions systématiques. On pourrait aussi déplorer l'absence de plan transversal (école, loisirs,...).

Davantage de perspectives sociales par le capital social

Il faudrait sortir de l'enfermement des classes et des niveaux : pour le choix des loisirs et si on veut développer la construction autour de projets (pédagogie par projets), il faut développer des activités à l'extérieur des classes. En quelque sorte, il s'agirait de rajouter du non-formel dans l'éducation formelle.
Si on veut développer l'autonomie par rapport au milieu social, il faut pouvoir proposer des « alternatives ». Or, l'école, c'est pas tout à fait le lieu du brassage social (la carte scolaire actuelle ne la favorise pas).

Il faut développer ce que Burt en sociologie a appelé les trous structuraux, c'est-à-dire l'ouverture sur d'autres réseaux sociaux que ceux qu'on connait déjà. Cela permet d'accroitre les possibilités ? Pour cela, que peut faire une collectivité locale ? Il faut qu'elle s'intéresse aux activités hors de l'école : l'offre de loisirs est un exemple avec les activités informelles entre amis comme les activités non-formelles en club,... Un vrai travail de terrain est ici nécessaire pour faire un diagnostic partagé.

Une meilleure maitrise du code

Sur les activités non-formelles, je connais particulièrement bien l'exemple des conseils de la jeunesse. Que la Mairie souhaite consulter les jeunes, pourquoi pas. Mais le faible ratio de jeunes concernés pose des questions sur l'impact de l'exercice sur l'éducation active à la citoyenneté. La Mairie, c'est très loin comme lieu de vie d'un jeune. Ce n'est pas normal, mais c'est ainsi. Par contre, on peut remarquer que dans un lieu de vie, comme l'établissement scolaire, la consultation des jeunes, la prise en compte de leur parole ne bénéficie pas de la même bienveillance : c'est rarement institutionnalisé même. Le mouvement Freinet n'est pas en très bonne forme. Le nombre de lycées auto-gérés n'a pas varié depuis 1981. Alors qu'on a en France une éducation civique très théorique, qui fait l'expérience de la démocratie à l'école ? Le meilleur moyen d'apprendre, c'est pourtant de pratiquer le débat, le dissensus, le consensus, etc.

N'est-ce qu'un truc d'affreux gauchistes ? Il suffit de se renseigner sur ce qui peut se faire en Europe pour savoir que non. Le manuel du Conseil de l'Europe sur la gouvernance démocratique de l'école donne une multitude d'expériences impliquant à des degrés divers les élèves. Les compétences développées par l'éducation à la citoyenneté démocratique sont connues. Et ces compétences rappellent un peu la question des codes du sociologue britannique Basil Bernstein.

Les freins

Moderniser toute cette éducation demanderait de changer bien des habitudes. On assiste à une montée en puissance de la présidentialisation au lieu de la collégialité dans bien des domaines. Le dernier exemple dans les lycées, c'est la restriction par décret cette année du droit de réunion des élèves dans l'établissement : l'autorisation par le chef d'établissement est désormais obligatoire. Et puis qui financerait l'empowerment des jeunes ? Quel intérêt politique ? Si tout le monde était plus autonome, aurions-nous les mêmes inégalités en terme de pouvoir ? En terme de génération ? En terme de classes sociales ?

vendredi 9 octobre 2009

Comment Internet peut renforcer l'autonomie des jeunes

Hier je participais au colloque national du CIDJ à la table-ronde sur le rôle d'Internet dans l'autonomie des jeunes. J'ai pu évoquer les principales opportunités dont j'ai pu bénéficier : l'accès à des informations difficilement trouvables par ailleurs et la possibilité de rencontres au delà du milieu social et géographique (j'ai notamment cité ma participation à la conférence européenne sur la santé des jeunes comme bloggeur).

Comme la table-ronde a été plutôt unanime, des objections ont fusé dans la salle, notamment sur le risque : on peut trouver n'importe quoi comme info (rumeurs, incitations à la haine, au suicide,...). Le délégué aux usages de l'internet avait en plus fait sa pub pour les actions que la délégation a financées. Drôle manière de concevoir l'autonomie, c'était essentiellement axé sur la prévention : les drogues, les prédateurs sexuels,... Les campagnes sur les prédateurs sexuels m'ont toujours un peu irrité : pourquoi dépenser tant de fric pour des faits statistiquement dérisoires quand une grosse majorité des cas relève de l'inceste ? Le tabou a de beaux jours devant lui...

J'ai voulu compléter sa longue liste de projets par l'expérience de la consultation menée par Richard Descoings. C'est peut-être le seul site qui donnait une possibilité institutionnelle de demander l'avis aux jeunes, en l'occurrence pour améliorer leur lycée. Ce n'est pas forcément l'idéal de la délibération : peu de jeunes ont participé au site (on peut même parler d'échec), je soupçonne que ce sont des jeunes plutôt politisés qui ont participé, pas forcément des jeunes de la FIDL, mais en tout cas des jeunes qui voulaient jouer le jeu. Et finalement le site donne ni la possibilité d'hiérarchiser les propositions, ni de les amender, ni de permettre de suivre leur prise en compte.

Je n'ai pas été très fin en essayant de parler de cette expérience un peu ratée, parce que si on veut être sincère sur la réalité française, c'est que le potentiel des nouveaux médias est complètement sous-utilisé pour donner la parole aux jeunes. Le Conseil Parisien de la Jeunesse se plaint depuis des années de ne pas avoir de forum pour faire participer d'autres jeunes aux propositions, mais cela traine en longueur. On pourrait faire la même remarque sur pour le Conseil National de la Jeunesse. En fait, les pouvoirs publics se désintéressent complètement de l'apport d'Internet pour favoriser la mobilisation citoyenne. Or ma remarque sur la consultation de Descoings a peut-être pu faire croire que je disais que notre gouvernement faisait des choses en ce sens alors que je voulais être moqueur... Mais des choses se font ailleurs en Europe, un rapport intéressant vient d'ailleurs d'être publié sur le sujet par le Conseil de l'Europe.

En fait, j'ai été un peu déçu de la qualité des échanges par rapport aux Rencontres sur les pratiques numériques des jeunes. Il manquait peut-être la présentation de la sociologue britannique Sonia Livingstone sur l'enquête EUKidsonline avec son excellent tableau sur les risques et les opportunités :


J'ai eu l'impression d'un consensus sur le fait qu'on trouvait tout et n'importe quoi sur Internet. C'est étrange de s'étonner que les propos du café du commerce peuvent aussi avoir lieu sur Internet. Ce qui est justement formidable, c'est la relative publicité : le public, ce n'est plus le cercle amical et familial, ce n'est plus seulement le cercle immédiat. N'importe qui peut tenir un blog et raconter ce qu'il veut, ce qui est une réelle avancée sur la liberté d'expression, notamment dans la capacité à diffuser de l'information : c'est parfois une alternative aux médias et aux maisons d'éditions. Internet rend peut-être les gens plus autonomes, mais il ne les rend pas plus intelligents pour autant : le café du commerce continue d'exister... Car ce n'est qu'un outil : cela permet de gagner du temps, mais encore faut-il savoir trier l'information, comparer les sources, faire preuve d'esprit critique. Mais est-ce une nouveauté par rapport au journal de TF1 ?

Quelle éducation pour les nouveaux médias ?

Ce qui est certain, c'est que l'école doit cesser l'ignorance de la télé et d'Internet. Mais c'est un voeu pieux, puisqu'on sait très bien que l'Éducation Nationale a beaucoup de mal à intégrer les nouvelles éducations (à l'environnement, à la citoyenneté, à la santé). L'éducation à l'image se fait très marginalement alors que les besoins sont énormes. Une personne de la salle a cité l'expérience où dans un collège ce travail était pris en charge par les documentalistes dans leur CDI. Mais comment cela pourrait suffisant ? Cela a besoin d'être systématisé dans le cadre du projet d'établissement avec un véritable projet pédagogique pour avoir de l'impact au lieu d'actions ponctuelles. L'équipe pédagogique doit participer pour que chaque classe soit prise en compte parce qu'on sait très bien que ceux qui visitent le CDI ne sont pas les élèves les plus en difficulté... Mais où sont les sous pour ça ?

mercredi 7 octobre 2009

Comment les ateliers santé ville peuplent l'Ile de France

En Ile-de-France, fin 2008, il existait 57 ASV, ce qui la place de loin comme la première région bénéficiant de ce dispositif puisqu'il existe 237 ASV au niveau national. Les 10 premiers départements concentrent 44% des ASV. Parmi ces départements se trouvent la Seine Saint-Denis (20), les Hauts-de-Seine (14), les Yvelines et le Val-de-Marne (6 pour les deux départements). À cela s'ajoutent le Val d'Oise (5) Paris (4), l'Essonne (3).
Au niveau national, la formation des coordinateurs se limite à deux tendances : soit un diplôme en santé publique (40%), soit un diplôme en sciences humaiens (39%).
L'enquête de Kynos pour l'ACSÉ montre que pour 164 ASV qui ont répondu 227 diagnostics généraux ont été réalisés depuis leur création :

Parmi eux, 30 ASV ont réalisé au moins 2 diagnostics généraux. 115 ASV ont réalisé 248 diagnostics ciblés depuis leur création. Parmi eux, 50 ASV ont réalisé au moins 2 diagnostics ciblés. Ces diagnostics ciblés permettent d’approfondir une thématique spécifique pour ensuite orienter l’action de l’ASV. Le croisement des réponses à ces deux questions montre que la moitié des ASV n’ayant pas réalisé de diagnostic général a néanmoins réalisé un ou plusieurs diagnostics ciblés.

Fait étonnant, au niveau national, seuls 10% des ASV ont mis en place un observatoire local de santé. Pour l'Ile-de-France, sur les 52 repondants, 7 ont mis en place un tel observatoire, soit 13,5%. Enfin, pour 19 % des ASV franciliens (10), on note une collaboration avec un observatoire (régional notamment) contre 26% au niveau national.


Ces quelques paragraphes faisaient partie des 32000 caractères qui auraient décidé demain de mon avenir. Je voudrais travailler cette année sur ces diagnostics qui orientent les politiques locales de santé et emain se réunit le Conseil pédagogique du master SPPS dans lequel finalement je ne rentre pas... cette année du moins ! Cela ne m'empêche pas d'aller après-demain à un passionnant colloque sur ces diagnostics locaux de santé.

mardi 6 octobre 2009

Comment le Conseil Parisien de la Jeunesse a sombré l'an dernier

Une anecdote à la fin du printemps démontre que, même pour l'équipe de Bruno Julliard, le Conseil Parisien de la jeunesse ne doit pas servir à grand chose. La manière dont a été choisi le nouveau logo mérite d'être connue. Cette anecdote démontrera la pertinence du tableau que j'ai déjà utilisé dans ce domaine :



Au cours de l'année 2009, une réunion pour présenter la "nouvelle communication jeunesse" a eu lieu. Y sont allés les membres du CPJ motivés par cette question, qui n'étaient pas nombreux. Aucun retour n'a eu lieu, rien n'a été envoyé à l'ensemble des membres du CPJ, ni sur les éléments graphiques, ni sur ce qui a été arrêté à la réunion. Ni aucun retour à une quelconque plénière.

Fin juin, j'ai demandé une réunion en plénière du CPJ pour qu'on puisse voter quelques textes que j'avais préparés. Par "manque de personnes motivées", on a organisé une réunion à la place d'une plénière, une réunion où nous avons été "consultés" sur le choix du logo. Cette réunion démontra que Bruno Julliard nous trouve trop immatures, même pour choisir notre propre logo.

La consultation s'est bornée à nous présenter trois logos très proches, calqués sur le logo Paris Jeunes, d'ailleurs lui aussi non-choisi par un vote par le CPJ.

Allions-nous voter pour choisir notre logo ? Ou pour en demander des nouveaux puisque visiblement aucun ne plaisait ? Cela aurait été le symbole que Bruno Julliard accepte que le CPJ puisse décider au moins de sa communication. Au lieu de ça, la conseillère technique de Bruno Julliard a refusé qu'on puisse organiser un vote, "même à titre indicatif". En gros, on organise une réunion pour parler du logo durant 20 mn chrono en main et "circulez, il n'y a plus rien à voir !". On passe au sujet suivant... car "le temps presse". Typiquement la fausse concertation où on prend juste la température mais on ne cherche pas la co-décision.

Je ne suis pas certain que beaucoup d'associatifs se laisseront convaincre par l'expérience du CPJ plus de quelques mois, si ni les questions stratégiques, ni les questions subsidiaires ne sont abordées. Et s'ils se laissent autant mener à la baguette, que restera-t-il du pari de faire du CPJ une vraie instance de conseil ?

Pour les propositions pour l'année à venir et pour éviter que cela recommence :
  • Bruno Julliard a accepté que les jeunes co-animent avec lui les plénières, pourquoi ne pas co-animer toutes les réunions intermédiaires du CPJ ?
  • La plupart des réunions auxquelles j'assiste, l'ordre du jour est amendable en début de réunion. Au CPJ, cette étape est sautée systématiquement. Légitime ?
  • Le pouvoir décisionnel n'est detenu que par le CPJ en réunion plénière, donc valider un logo, une lettre, etc. sans extrême urgence nécessite l'organisation d'une plénière.
  • Se mettre d'accord sur une campagne de communication en l'espace d'un quart de réunion, je n'ai jamais vu ça. Plusieurs réunions auraient été nécessaires. Consacrer juste 20 minutes au choix de notre logo, difficile de faire pire comme symbolique.
Si on reprend le tableau pour l'appliquer à cette anecdote, on voit qu'on reste au 2ème niveau de la participation : le projet arrive déjà tout ficelé et il n'y a aucune maitrise de la décision. Par contre, je trouve difficile de cocher quoi que ce soit dans les colonnes... En tout cas, la maîtrise de l'ordre du jour et du calendrier des réunions, savoir qui anime les débats sont des questions qui agitent toutes les instances de démocratie participative... Ces questions cruciales déterminent l'autonomie de l'instance. Et pour le moment, Bruno Julliard peut vraiment mieux faire...

Le match de foot avec les élus chargés de la jeunesse qu'il organise demain mercredi sur la place de l'Hotel de Ville donne un autre aperçu de ce qu'il peut offrir pour la jeunesse parisienne. Je suppose qu'il espère attirer avec cet évènement de nouveaux membres pour le Conseil Parisien de la jeunesse.  Jamais le Conseil Parisien n'aurait eu l'idée saugrenue d'un match de foot pour fidéliser des membres: c'est tellement décalé par rapport à ce qu'est réellement cette instance.



Contrairement à ce que dit l'image animée d'ailleurs, le Conseil ne présente rien du tout, puisque ce n'est pas lui qui a décidé ou organisé cet évènement, mais le cabinet de Bruno Julliard qui pilote : nous sommes conviés à décorer les stands ! Encore un symbole qui en dit long sur l'indépendance du Conseil Parisien de la jeunesse !

samedi 3 octobre 2009

Comment un trombinoscope peut en dire beaucoup

Regardez ces têtes de champions...


À vous de me dire combien ne correspondent pas au "prototype"... "Combien boivent de l'alcool et mangent du porc ?" Non...

Combien ne correspondent pas au prototype de l'homme blanc sexagénaire ? La représentativité a encore du chemin à faire. Dès que j'ai un matériau similaire pour d'autres partis, je le publierai.

vendredi 2 octobre 2009

Comment justifier de faire pipi sous la douche

Pourquoi ne pas faire pipi sous la douche ? La Maison écologique, le magazine de l'éco-construction et des énergies renouvelables nous dit pourquoi :

Une ONG brésilienne, SOS Mata Atlântica (SOS forêt atlantique), a lancé une campagne pour le moins originale. À travers un petit film d’animation, diffusé sur Internet et par les télés brésiliennes, elle incite ses compatriotes à faire « pipi sous la douche ».

Tout simplement parce qu’une chasse d’eau évitée par jour permet au Brésil d’économiser 4 380 litres d’eau par an et par personne. Même si vous ne comprenez rien au portugais, la vidéo est si joliment conçue qu’elle vous convaincra sûrement d’en faire autant. Et, ce n’est pas sale !

www.xixinobanho.org.br (puis « Assista o video »)

Comment justifier les études sur les réseaux sociaux

Certains historiens préfèrent penser à partir du terme de "réseau social" et semblent ne pas se rendre compte qu'un mot induit quelquefois des types d'intelligence et de compréhension du réel bien particuliers. Un réseau social ne peut être tout à fait la même chose qu'une classe sociale ; un je-ne-sais-quoi d'"euphémisé" s'installe là. Il existe de nombreux exemples de ce dévoiement. En effet, cela permet de faire l'économie des "conflits" entre les classes, en soutenant les idées douces de "négociation", d'"interactivité", d'"interaction". Voici l'exemple d'un déficit de pensée qui me semble assez grave.
Extrait de : Arlette Farge, Jean-Christophe Marti, Quel bruit ferons-nous ?, Les Prairies Ordinaires, 2005, p.145


L'hypothèse ou le terrain ? De quoi part-on pour forger une théorie ? Si c'est d'une hypothèse, on peut toujours avoir le risque d'éviter de rechercher les cas négatifs. Les cas négatifs sont définis par Howard S. Becker dans Le travail sociologique (p.123) : "des cas dans lesquels des phénomènes alternatifs qui ne seraient pas prédits par sa théorie apparaissent". Si c'est du terrain que l'on part, alors dans l'analyse, il faut bien faire attention à ne pas éluder certains cas et leurs contradictions qui invalideraient la théorie.


C'est uniquement par la comparaison entre différents parcours de plusieurs individus qui ont des caractéristiques sociales similaires que l'on peut comprendre "ce qui joue et ce qui ne joue pas". Il suffit par exemple de reprendre les Tableaux de famille, de Bernard Lahire. Il s'agit là d'un livre qui vise à étudier de manière systématique la configuration familiale autour d'un ou une élève de CE2. L'analyse maintes fois explicitée depuis vise à montrer les conditions d'une transmission de dispositions plus ou moins favorables à de bons résultats scolaires. Il se pose la question de la réalité de la socialisation à partir des relations entre l'enfant et ses parents et ses grands-parents. En portant son attention sur la configuration familiale, il permet d'identifier toutes les nuances qui font que telle ou telle disposition présente dans la tradition familiale va se voir reprise par un membre de la famille et pas tel autre. Être en contact ne suffit plus, il faut voir la qualité du contact : c'est ainsi que, p.278, il peut parler dans certains cas de patrimoine culturel mort, non approprié et in-approprié.

Le réseau contre la classe sociale ?


En cartographiant autour d'un individu toutes ses relations, on permet ainsi d'analyser comment s'articulent le "système" et l'individu, entre les régularités et les petites irrégularités. Lahire l'explique dans Portraits sociologiques, p.3 :
Les procédures statistiques de mise en équivalence pour les besoins du codage, comme les opérations de typification de la sociologie la plus qualitative, désindividualisent les faits sociaux et livrent une version dépliée (abstraite des singularités individuelles) du social.
Ce n'est pas la réfutation des théories basées sur les catégories socioprofessionnelles qui est visée : on cherche le réalisme de la théorie. On veut éviter la réduction résumée par Peter Berger dans son Invitation à la sociologie (p. 119) :
"Chaque classe sociale forme la personnalité de ses membres par d'innombrables influences qui commencent à la naissance et vont, selon les cas, jusqu'au diplôme de fin d'études du secondaire privées ou jusqu'à la maison de correction pour mineurs."
Il s'agit donc bien plus de renouveller l'analyse à une échelle plus fine en travaillant sur les différences dans la similitude approchée par la notion de classe sociale.